Le printemps arrive, les premiers bourgeons éclatent sous le regard des fleurs d’amandiers sauvages qui commencent à embellir de leurs couleurs rose, pourpre et blanche la nouvelle saison qui s’annonce.
Après les premiers signes à Tagma chez da boussaad at messaoud, bientôt « issiγid » à tiγilt tagamt et les narcisses à tigrazine. Les uns vont en faire des bouquets, les coincer sur l’0reille ou le foulard, les autres en respirer l'odeur de la fleur et de la terre à plein poumon . Les enfants ne tarderont pas à sortir pour accueillir le printemps et se rouler dans l’herbe verdâtre au petit matin sous la rossée.
La nuit déjà, commence le rituel dans toute les ruelles de tadart aux chants vibrants des meutes .Au passage de chaque maison les enfants lanceront à l’endroit des casaniers : "an maguer tafsut, an maguer tafsut…arriγ laaedziw γef kra yelan d’ismiw’’ :demain nous acceuillons le printemps,, demain nous acceuillons le printemps... je laisse ma mauvaise volonté et ma paresse à tout ceux qui portent mon prénom.
Rendez vous à l’aube à amridj n tiγbirt ou chez les ait ablaaziz à lakhmis, chacun avec ce qu’il peut avec des friandises, sucreries pourquoi pas des oranges primeurs pour offrir et partager la joie de la nature qui renouvelle sa robe de plus belle.Le soir, peut être, ameqfoul su deryess
Je revois d'ici, avec détail tous ces villages , ces montagnes qui les entourent ou sur lesquelles ils sont perchés , tels des perles d'un collier suspendu à un long et énorme cou qui est le Djurjura.
RépondreSupprimerL'article sur Tafsut a réveille en moi des très beaux souvenirs de ma tendre enfance à Thighverth natale.
Je l'ai lu et relu à maintes reprise pour revivre les moments agréables passés dans cet havre de paix, et qui était toujours à mes yeux d'enfant, un paradis terrestre. Nous attendions , mon frère mes cousins et moi avec impatience, sur l'aire de l'Annar qui sis au niveau de l'Ighzer Gou Aghyoul qui domine les hauteurs jusqu'à Thighilt N' Taggma, la progression de ce que l'on peut appeler une procession qui dévale vers Amrijj n'Taghverth ou Avervour pour y élire un camp l'espace d'une matinée. Nous attendions donc l'arrivée de cette dernière à notre niveau pour intégrer ses rangs tout en chantant, et
continuer ainsi dans la liesse les quelques cinq cent mètres qui restaient pour atteindre Amrijj.
Une fois que tout le monde est sur place, nous formions de petits groupes de quelques personnes pour entamer la séance des jeux. Les uns courraient, d'autres se roulaient sur l'herbe fraîche et mouillée sous l'effet des gouttelettes de la rosée matinale. Certains préféraient cueillir ijjdjiggen n'tafsut, d'autres encore aimaient le partage de friandises en guise d'offrandes pour l'accueil de la nouvelle saison,contenues dans de petites gibecières accrochées à nos cous en bandoulières. Il y avait de tous les goûts:des confiseries , des dattes , des oranges et même quelques bonbons, gardés spécialement pour la cérémonie, après quoi nous nous séparions dans la joie et satisfaction pour regagner chacun sa maison. Ussan di tmurt
MAD.BARACHE