mercredi 25 février 2009

La Kabylie : entre les « si » ,les « Te », et le « cri… »

D'été ou d'hiver ,nos Aieux après la prière de l'aube prenait résolus le chemin pour les champs.la conviction était inebranlable et la volonté aussi .Maintenant que nous sommes face à notre destin ,il est grand temps pour se créer le propre de nous même et agir à ne plus s'adosser aux murs et croire aux ésotérismes enchanteurs.

Après la crise identitaire et les printemps noirs, nous voila donc,en plein dans la confusion religieuse, christianisante comme seule réponse et alternative excentrique face aux «Si» et «Te», d'un modèle de société mis en échec, enclin à une dérive vers un faux dialogue religieux improductif.

Que va-t-il nous apporter ? Es la même contribution civilisationnelle aliénante que nous avions connu depuis 130 ans et bien avant même durant des siècles ? Es le salut ?En ce sens ,la Kabylie n’arrête pas d’être un casse tête permanant. A l’apothéose ou à la croisée des chemins, elle est le miroir où se reflètent les imperfections et les maquillages de toutes sortes de cette identité qui nous laissent perplexes par ces lourdes mutations et parfois ces non sens et ces laissez allez. Pour les uns c’est un phénomène inquiétant, pour les autres c’est l’expression de la quête de moi collectif perdu entre l’islamisation stérile et la modernité menaçante .Pour autant il fallait aller vers un sauveur !

Cette mode, est certes, un cheminement logique qui a pris naissance dans la crise de 1948, et depuis renforcé par un retour sur soi dans les années 1970 et que la nouvelle immigration avait marqué d’une empreinte indéniable. Dans ce monde rural ou semi rural la « modernité » qui dans l’habit s'occidentalise et se mondialise , est accompagnée d’une folklorisation croissante du vécu sans le referant philosophique adjacent à la « kabilité » « takbaylit » trahi par l’ouverture au monde.Plus de chachia, plus de foulard , la tête est nue et nous sommes sans vigueur et désunies. Face à combien de maux, nous sommes aussi , sans mots .
La chrétienté en Kabylie s’annonce alors, au grand jour, sous l’une des formes les plus adéquates soigneusement mises en scène depuis;Faisant du lit d'une haine véxatoire au prophète Mohammed (QSSL) ainsi que tout les attributs de la religion musulmane ,un substitut redécouvert et relooké , qu’une génération avide de repères essaye d’apprivoiser et de s’approprier. Il est beau de lire dans cette tendance les racines, mais aussi les perspectives négationnistes apparentes à travers l’implantation sporadique d’églises du Christ par si et par là, annonciatrices d'amalagames et de contre verités donc l'echec n'est plus à démontrer ,par ailleurs. Au demeurant les mosquées semblent occuper un décor occulte .Les appels "abbereh" "pour s’asseoir à rendre justice" « qim'th gu'el heq ats rebhem » et les introductions au discours de la djamaa qui commencent toujours par le salut au prophète « allah’m sselliq arassoul ellah » semblent être dans l’oubli .
Dans cette stigmatisation continue et subordonnée,la question qu’il convient, à mon sens, de se poser est la suivante: Es ce l’échec de l’islam en Kabylie ? ou es ce l'echec de cette kabylie dans ces fondements même?En premières instances on dirait non. Les rituels et divers piliers de la vie quotidienne sont gardés, alors que,sans se donner de faux espoirs , les développements futurs pourraient occasionner une libanisation de la société aux dépens du ciment réunificateur de l’islam qui permis une large consolidation des acquis et vertus humaines face aux perversions innées de l’occidentalisation individualisante qui à perdue toute dimension mystique et humaine transcendante.

Au pays du poète Mohand Said Amlikech, de Sidi El Moufek, de Boubaghla et de Si El Hadj Amer, ce phénomène prend une résonance d’oubli au goût d’une reconquête d’un espace civilisationnel inconsidéré,nous invitant à une lecture d’un des poèmes de Lounis Ait Menguellat ,dans la chanson: "l’immigration de 1945",

Aheq s’kra gw ayen igh yenfan
Ar nets aawaz di ndama
Nughal nebghath awk dayen yelan
La maana us nezmir ara
Ma neqim bezaff zayith wussan
Amek an sebr i th’yitha

Dans la tribu des Ait M’likech qui a combattu au nom de Allah Akbar durant 7 ans aux cotés de Boubaghla et ses valeureux lieunants,El Hadj Daha de Tiharqatine, Ahmed Ou-Sola d’Iâagachen ,El Hadj Mahieddine d'Ighzer-Ou-Guentour et El-Hadj-Nait-oudia de Taghalat depuis 1851,sous le guide spirituel des Ath Sidi Ali Ouabdellah en allant aux batailles de Icheriden, de Tizibert et même à Larbaa Nait Irathen ,cela surprend à plus d’égards, d’autant que durant la Guerre de Libération Nationale cette contée avait donnée 965 martyres.
Cela prend les couleurs d’une réddition non annoncée plus qu’une conviction religieuse consommée et garantie.Aprés coup, il est vrai que l’électricité ne nous est parvenue qu'en 1985, alors que ceux d’en face en avait depuis 1948.Cela donne ,peut être, des envies et des regrets à la chandelle pour en être un cierge lors de dimanches insensés.
Il est vrai aussi, qu’aux missions civilisatrices de l'ennemi s’enjoignaient les robes de curé. là ou le colonialisme semait la famine les soeurs blanches récoltaient la compassion en essayant de sauver des indigents par quelques faveurs en contre partie d’un signe de croix : « m’selmine m’ketfine »" musulmans aux bras noués". Malgré cette délicatesse et le besoin, les familles musulmanes kabyles étaient rares à en substituer leurs foi pour quelques privilèges mondains. Elles s’en remettaient à Dieu qu’aux médecines de mauvaises volontés et les gestes ‘‘bien attentionné".


Les méthodes n’ont pas changé depuis, hélas. Le petit peuple au lieu de se créer des lendemains meilleurs, il les cherchent ailleurs,en s’enlisant dans des débats stériles là ou la question semble être résolue depuis 667. Après que les armées musulmanes aient vaincu la juive Dihya dans les Aurès et Tarik reprendre le flambeau pour l’Espagne, au lieu de brûler les bateaux de guerre, nous voila en faire de même pour les corps sur la même traversée.
Par D.A.K

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