samedi 14 février 2009

“Iferteta” une troupe à encourager

At Mlikèche/Théâtre
par Achiou Lahlou


Dans ces localités perdues et isolées du reste du monde, les jeunes montagnards d’At Mlikèche, et plus précisément ceux du village Lemçala, continuent à relever les défis dans tous les domaines, malgré l’inexistence de moyens et avec seulement leur volonté de fer, cette arme dont ils sont dotés pour briser ces barrières qui les séparent du reste de leurs pairs d’autres contrées. Ainsi, en voulant se créer une occupation, les jeunes d’At Lemçala ont créé, durant l’année 1995, une chorale et une troupe théâtrale composée seulement de cinq éléments, avant de disparaître quelque temps, pour faute de moyens.
En 2001, la troupe renaît de ses cendres avec cette pièce intitulée “l’école Algérienne”, avant de produire une autre sur les maires et leur gestion des affaires des communes.La dernière pièce de cette troupe composée de jeunes âgés entre 16 et 19 ans seulement et qu’ils ont présenté une première fois à Béjaïa lors d’une soirée organisée au centre culturel par le collectif des étudiants de la résidence, Targa uzemur avant de rencontrer le public tazmaltais pour une représentation à la Maison de jeunes de Tazmalt, lors de la célébration du 20 Avril, Avec leurs pièces “Yenza Enif, Oughent Yidrimen, Dendama Ara Dyikem”. Celle-ci traite le quotidien d’une famille montagnarde et pauvre chez laquelle un retraité riche, avec sa pension en devises et âgé de 80 ans, est venu demander la fille du pauvre, laquelle n’a que 16 ans .
En contre-partie de cette offre, le riche prétendant a promis au père de la fille terres et argent. N’ayant aucun choix devant cette offre des plus alléchantes, le pauvre a forcé sa fille à accepter d’épouser le vieillard, et à quelques jours seulement de la date fixée, la fille, ayant perdu tout espoir de vivre heureuse avec un prétendant de son âge, a mis fin à ses jours par pendaison. L’implication de la gente féminine dans les activités culturelles, demeure toujours “tabou” dans la région, ce qui fait que ce sont les garçons qui jouent ce rôle au sein de cette troupe, composée d’éléments frères. D’ailleurs, c’est le cas du rôle de jeune fille, joué par Teboudj Ali, élève de 9e AF, que le public a eu du mal à reconnaître dans son costume de fille Kabyle.
Il en est de même pour le reste des jeunes comédiens de la troupe où l’on retrouve Zeboudj Ali et Amar. Ce dernier, en plus du rôle qu’il joue, est en même temps responsable de la troupe avec laquelle, il assure des cours de théâtre à ces jeunes avides de loisirs. Habtiche Med Akli, Sofiane, Baragha Ouali, Nacer Hamiti Rafik, Hilal et Nassim ainsi que Oublaïd sont, entre autres, les éléments de cette troupe Ifereta “Les papillons”, encadrée par une armada d’autres jeunes, qui veulent faire du théâtre un moyen d’expression pour faire passer leur message.Ces jeunes, épris de théâtre et encore innocents, méritent que les institutions concernées prennent les mesures nécessaires pour que cet espace d’expression et ce moyen d’éducation du petit peuple ne disparaisse pas.

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